JDK-AS
picture

Flavius Josèphe est témoin direct du siège et de la prise de Jérusalem en 70 après JC, auxquels il assiste aux côtés des troupes romaines, et son récit est tenu pour véritablement authentique par les historiens.

Flavius Josèphe est un ancien prêtre de lignée royale juive asmonéenne, ayant exercé des fonctions au Temple de Jérusalem et rallié aux romains en l’an 68. En 71, année qui suit la destruction du Temple de Jérusalem, il s’installera à Rome où il fera partie de la cour des empereurs flaviens (c’est pourquoi il prendra d’ailleurs le nom de Flavius). En 74 il rédige la guerre des Juifs, ouvrage destiné à louer les exploits militaires romains.

Flavius Josèphe évoque dans son ouvrage, la destruction par les romains de la ville haute de Jérusalem, intervenant plus d’un mois après la destruction du Temple lui même.

" Les terrassements étant terminés au bout de dix-huit jours de travail, le septième jour du mois de Gorpiaeus, les romains apportèrent leurs machines. Certains rebelles, désespérant de pouvoir sauver la ville, abandonnèrent les remparts de la citadelle, d'autres se glissèrent furtivement dans les tunnels. Affluant dans les ruelles, l'épée à la main, les romains massacrèrent sans distinction tous ceux qu'ils rencontrèrent, et incendièrent les maisons avec tous ceux qui s'y étaient réfugiés.

Souvent, en pénétrant dans les maisons pour les piller, ils trouvaient des familles entières mortes et les pièces remplies des victimes de la famine... Ils transperçaient tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin, encombraient les rues avec les corps et inondèrent toute la ville de sang…. Vers le soir, les massacres cessèrent mais la nuit tombée, le feu l'emportait, et l'aube du huitième jour du mois de Gorpiaeus se leva sur Jérusalem en flammes - une ville qui avait souffert tant de maux...

Les Romains mirent alors le feu dans les quartiers périphériques de la ville et abattirent les murailles. Ainsi fut prise Jérusalem, le huitième jour du mois de Gorpiaeus (20 septembre 70), en la deuxième année du règne de Vespasien ". (Guerre VI, 8-10).

L’historien romain Tacite évoque aussi la destruction du Temple de Jérusalem, notamment les juifs qui se jetaient du toit du Temple en criant "Dieu nous a abandonnés"

L’arc de triomphe érigé à Rome en l’honneur de Titus et toujours visible aujourd’hui, exalte ces évènements et rappelle les trophées ramenés du Temple de Jerusalem.

picture

A compter de la prise de Jerusalem un exode massif des populations va conduire des centaines de milliers de familles juives vers les régions de Mésopotamie, Babylonie, Perse, Asie mineure  Arabie, Egypte etc..

Mais dans son ouvrage Flavius Josèphe évoque également la déportation forcée de populations juives qui va suivre la prise de Jérusalem. Dans son ouvrage, il rapporte en effet comment les populations des tribus de Juda et de Benjamin sont déportées, et dirigées par vaisseaux entiers à Carthage

" Vespasien donne l’Afrique à son fils Titus et il installe à Carthage 30.000 Juifs, outre ceux qu’il a exilés ailleurs ", (Flavius Josèphe Guerres 6, 9, 2).
Une chronique juive du moyen âge, rapportée par l’auteur allemand Rachmut rapporte également les mêmes faits. L’établissement par Titus de 30.000 colons juifs à Carthage, indépendamment de ceux fixés dans d’autres centres africains.

Il faut là-dessus souligner le point suivant :
Ces faits doivent être tenus pour authentiques. Flavius Josephe est l’un des auteurs antiques les plus étudiés et aucun historien ne met en doute cette thèse.Quand il publie à Rome, la ‘’guerre des Juifs’’ tous les acteurs romains de ces faits sont vivants. Les empereurs Flaviens, qui ont conduit cette guerre, sont au pouvoir, et Flavius Josephe fait partie de leur cour.

L’historien romain Tacite publie d’ailleurs, à la même époque, un ouvrage sur le même thème. Tacite et Flavius Josephe ont tous deux longuement consulté à Rome la masse imposante des archives militaires romaines, dont les détails alimentent leur ouvrage. Outre la précision documentaire, Flavius Josephe peut se vanter d’avoir été présent sur place lors de la prise de Jerusalem

L’ensemble des historiens actuels admet en définitive que les thèses de Flavius Josephe sont complaisantes à l’égard de l’empire romain. L’exode forcé de 30.000 juifs – chiffre considérable ramené à la population de l’époque- vers Carthage ne tient donc pas de l’invention historique.

C’est  dans le cadre de cette déportation massive et sur ces vaisseaux en partance vers Carthage, que se trouvent les ancêtres des juifs du Kef. De nombreux documents historiques permettent de suivre en effet leurs traces jusqu’au 20eme siècle.

Lire la suite